L’urbanisme féminin émerge dans la métropole

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Partant du constat que la ville est faite « par les hommes et pour les hommes », plusieurs acteurs franciliens tentent d’intégrer le prisme du genre dans les questions d’urbanisme. Une démarche inspirée de ce qui se fait en Suède ou en Autriche. À l’heure de la libération de la parole des femmes, le Grand Paris saura-t-il être plus inclusif pour elles ?
Alexis Boisselier

Se faire « frotter » dans le métro, insulter dans la rue ou être suivie jusqu’à chez soi… Ces derniers mois, les débats ont beaucoup tourné autour de l’insécurité que peuvent ressentir les femmes dans la ville.
Et si, au-delà même de quelques comportements déviants, c’était l’urbanisme lui-même qui était en cause ? Et si les villes n’étaient finalement que des lieux construits « par des hommes et pour des hommes » ? C’est d’ailleurs le titre de l’ouvrage d’Yves Raibaud paru en 2015 (1). Ce géographe, maître de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne, estime que femmes et hommes ne sont pas égaux face à la ville. Un constat que partage Emmanuelle Faure, géographe également et membre de l’association Les Urbain.e.s : « Dans les plans d’aménagement, dans les usages, c’est souvent une vision masculine et hétérocentrée qui s’impose. » Selon l’étude d’Yves Raibaud, la majorité des équipements urbains est en effet destinée aux hommes, et les femmes sont de fait exclues d’un certain nombre de lieux. « C’est le cas des city stades et de leurs abords qui sont souvent accaparés par des hommes ou de jeunes garçons », explique Chris Blache, consultante en socio-ethnographie et cofondatrice du collectif Genre et Ville. « Il y a des stratégies verbales et non verbales de ceux qui se sentent légitimes dans ces lieux pour exclure les autres. »

Les femmes adopteraient des tactiques de contournement de certains lieux où elles ne se sentent pas en sécurité. Terrains de foot, terrasses de café, parcs ou simples places… Elles auraient du mal à s’approprier un espace public qui n’a pas été conçu pour elles. Il faut dire que la profession d’architecte s’est peu ou-verte aux femmes. Elles n’étaient que 25.% en 2013. « Il suffit de participer à des jurys, on voit que les hommes recherchent d’abord le geste architectural, alors que les femmes se soucient davantage de la qualité d’utilisation », raconte Jacques Baudrier, conseiller de Paris chargé des questions relatives aux constructions publiques, aux grands projets de renouvellement urbain et à l’architecture.

Droit photo : © Genre et Ville Photo

Retrouvez la suite de l’article dans le dernier numéro du Magazine Grand Paris, disponible en kiosque ou par abonnement

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