Trois États, trente et un comtés, sept cent cinquante municipalités…
Aucune structure unique ne s’occupe de l’aménagement du « Greater New York », pensé en grande partie par des agences privées. La « Tri-State Area » – qui regroupe New York City, le New Jersey et le Connecticut – peine à s’organiser. L’idée de métropole se manifeste surtout dans les projets ferroviaires : le raccordement du train de banlieue le plus emprunté d’Amérique à la Grand Central Station de Manhattan est aujourd’hui le plus important chantier de transport des États-Unis.
« New York will be a great place if they ever finish it » (« New York sera un endroit magnifique si jamais ils le terminent »), écrivait le nouvelliste O. Henry. L’idée qu’un laissez-faire complet préside à l’organisation de la métropole fait partie du mythe new-yorkais. La planification n’a pourtant jamais cessé depuis l’Indépendance.
Comment définir le Grand New York ? La création du « Greater New York » date de 1898, lorsque la ville s’est « consolidée » en intégrant les cinq boroughs d’aujourd’hui – Manhattan, Brooklyn, Queens, le Bronx et Staten Island – donnant alors naissance à la plus grande ville du monde. Cette « consolidation » a d’abord favorisé Manhattan, capitale de la finance et des services juridiques, au détriment notamment de l’économie manufacturière et exportatrice de Brooklyn.
Aux États-Unis, contrairement aux modèles européen et français, la définition des métropoles est d’ordre statistique, et non institutionnel. Une grande fragmentation et une multiplicité de gouvernements locaux caractérisent cette région métropolitaine, officiellement nommée « New York-Newark-Jersey City, NY-NJ-PA Metropolitan Statistical Area ». D’une superficie de 17.405 km², elle s’étend sur plusieurs États (on parle aussi de la « Tri-State Area » pour New York City, le New Jersey et le Connecticut), réunit 31 comtés avec celui de Pike en Pennsylvanie, 750 municipalités et plus d’une centaine de collectivités locales. Sa population s’élevait à 20 millions d’habitants en 2012, selon le U.S. Census Bureau. Très dense en son centre, c’est la zone urbaine la plus peuplée des États-Unis, et elle devrait conserver cette première place. En 2025, on estime que 19,8 millions de personnes y vivront, contre 14 millions dans la métropole de Los Angeles.
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