La troisième métropole des États-Unis doit faire face à de nombreuses difficultés qui freinent ses ambitions. Avec ses 9,5 millions d’habitants, le Grand Chicago est confronté à une importante insécurité, un endettement abyssal et, surtout, une multiplication des autorités compétentes sur son territoire : plus de 1.700, avec des organisations locales différentes et des doublons administratifs. Pour autant, les projets sont légion, le carrefour du Midwest continue de se transformer.
« Ne parlez pas, bâtissez ! » L’injonc- tion de l’architecte Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969), chica- goan d’adoption, reste d’actualité dans la troisième ville des États- Unis, derrière New York et Los Angeles. Après avoir longtemps porté le titre de second city, la métropole fait aujourd’hui tout pour conserver son statut de ville mondiale. Chicago est le principal centre urbain entre les deux côtes américaines, d’autant plus que la concurrence des autres grandes villes du Midwest – Detroit, Saint Louis et Cleveland – s’est effondrée. Située au nord-est de l’État de l’Illinois, sur la rive sud-ouest du lac Michigan, la ville dénombre 2,7 millions d’habitants. L’aire métropolitaine, appelée « Chicagoland », en compte 9,5 millions. Mais, dans les années à venir, cette troisième place américaine pourrait être me- nacée par deux mégapoles texanes, Dallas-Fort Worth et Houston.
La municipalité est divisée en 77 quartiers répartis entre « deux Chicago ». Le premier, constitué par le centre-ville – The Loop (« la Boucle ») – ceinturé par le réseau de métro aérien, et les quartiers nord, est riche, paisible, en plein essor, attractif et touristique grâce, entre autres, à ses nombreux restau- rants et à une riche vie culturelle ; il abrite une population aisée capable d’assurer les loyers élevés de zones résidentielles, notamment sur le front du lac. Le second Chica- go s’étend essentiellement au sud et à l’ouest, et comprend des quartiers habités par des populations noires et latinos. Ils concentrent pauvreté, ségrégation, violences, pénuries d’écoles et de services publics, et sont confrontés à un taux d’homicides aussi important qu’il y a deux décennies. Le nombre de meurtres y est plus élevé qu’à New York et Los Angeles réunis. Par ailleurs, Chicago reste une ville très endettée, une situation qui pèse fortement sur le développement urbain et régional. La dette couverte par la taxe foncière s’élevait à 9,4 milliards de dollars en 2015, pour un endettement total évalué à environ 24 milliards de dollars.
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