Grands entretien MIPIM 2018 – Patrick Ollier
Patrick Ollier président de la métropole du Grand Paris 19 rue Leblanc

Patrick Ollier

Président de la métropole du Grand Paris

Le pari d’une métropole au rayonnement international est lancé

Entre les compétitions de grande envergure pour mettre en avant l’innovation et l’architecture comme Inventons la Métropole du Grand Paris, ou encore les Jeux olympiques 2024, les atouts du Grand Paris ne manquent pas. Le projet annoncé est aujourd’hui une réalité, portée par des enjeux destinés à améliorer la qualité de vie des habitants mais également la compétitivité des territoires qui composent la Métropole.

 

Pouvez-vous évoquer les bénéfices majeurs pour les habitants de la Métropole et les chiffres clés issus de la première phase de la consultation « Inventons la Métropole du Grand Paris » ?

Patrick Ollier : Le 18 octobre 2017 ont été proclamés les noms des 51 lauréats de cet appel à projets d’envergure sans précédent, la plus grande consultation d’aménagement et d’urbanisme en Europe. Cette annonce est ainsi venue clore une séquence d’une ampleur inédite : au terme de la procédure qui a amené le jury à conduire plus de 200 heures d’auditions, ce sont 51 sites proposés par les maires de la Métropole du Grand Paris qui ont été sélectionnés, le dialogue se poursuivant pour trois sites supplémentaires. La grande ambition que portent les projets traduit la volonté de respecter la réalité du territoire métropolitain autant que celle de ses habitants. Pour ce concours, promoteurs, investisseurs, architectes de grand renom, start-up et représentants de la société civile ont largement joué le jeu. J’ai moi-même été agréablement surpris car le marché a répondu bien au-delà de nos espérances.

Les centres-villes sont les piliers de l’attractivité économique de nos villes et de la Métropole.

Les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux sont majeurs pour les habitants de la Métropole. De fait, les projets totalisent quelque 7,2 milliards d’euros d’investissements privés et financés, dont les deux tiers seront consacrés à la construction et l’aménagement des sites identifiés. La Caisse des dépôts et Consignations et le Commissariat général à l’investissement, partenaires privilégiés de la consultation, apporteront respectivement 200 et 100 millions d’euros pour mettre en œuvre ces projets. Pendant la phase de chantier des projets, 65 500 personnes seront employées sur une durée projetée de sept ans. Une fois réalisés, les programmes permettront d’accueillir plus de 50 000 emplois dans 867.000 m2 de nouveaux bâtiments d’activités économiques répondant à des critères d’innovation avancés (environnement, bien-être etc.). Par ailleurs, le logement est également au cœur de la consultation. C’est le deuxième domaine développé par les lauréats et il devrait concerner près de 30 000 Franciliens. Réversibilité, modularité, bâtiments connectés, fonctionnement collaboratif… Nombreuses sont les pistes avancées par les lauréats pour faire du Grand Paris un laboratoire d’expérimentation de l’habitat. Au rang des chiffres clés, on pourra également citer le développement touristique : 85.000 m2 de surfaces hôtelières et 2 800 chambres d’hôtel pour attirer chaque année près de 200 000 touristes et visiteurs. Autant de formidables perspectives pour faire de la Métropole un espace durable et intelligent, avant tout au service de ses habitants.

Qu’en est-il des perspectives de la seconde phase de la consultation ?

P. O. : Le succès de la première phase du concours repose sur sa globalisation dans un périmètre très identifié, ainsi que sur la présence d’un interlocuteur unique pour valoriser les 51 sites retenus. Dans le même esprit que l’édition passée, nous allons annoncer le lancement d’une seconde consultation pour une cinquantaine de nouveaux sites métropolitains à l’étude. Comme précédemment, nous projetons de visiter tous les sites proposés par les élus et annoncerons lors du MIPIM la liste des candidats au second appel à projet « Inventons la Métropole du Grand Paris ». À noter que les terrains en transition et à fort potentiel de développement devront faire toute sa place à l’innovation, qu’elle soit technique, sociétale ou financière.

En septembre dernier, la Métropole a initié une réflexion sur les « centres-villes vivants » pour leur redonner vie. Pouvez-vous expliciter la démarche et les objectifs qu’elle sous-tend ?

P. O. : Les centres-villes sont les piliers de l’attractivité économique de nos villes et de la Métropole. Ce sont des lieux de vie, d’échanges, de consommation et de rencontres. Leur vitalité est essentielle pour tous les habitants et usagers métropolitains. Or le constat qui s’impose trop souvent est celui de la dévitalisation progressive de certains centres-villes, du fait de plusieurs facteurs : concurrence des grandes surfaces, e-commerce, problèmes d’accessibilité, renchérissement des loyers des baux commerciaux etc. Leur revitalisation est un enjeu majeur pour assurer le dynamisme de notre territoire. C’est pourquoi la Métropole a lancé l’initiative « centres-villes vivants » afin de fédérer l’ensemble des acteurs, privés comme publics, sur le sujet. À travers un groupe de travail spécifique d’une soixantaine de personnes, nous avons réfléchi à la manière dont la Métropole peut intervenir et aider les communes pour réagir efficacement. Les conclusions des séances de travail ont fait émerger des outils spécifiques à destination des communes candidates à cet appel à manifestation d’intérêt. Ainsi, le dispositif doit permettre à celles qui ont adhéré au pacte métropolitain « centres-villes vivants » de les accompagner dans la mobilisation du dispositif de préemption des baux ou des murs, les enjeux fonciers ou immobiliers de dynamisme commercial. Par ailleurs, le pacte les aidera dans la recherche de financements, la construction de leur projet de revitalisation et sa mise en œuvre.

La Métropole compte prendre pleinement part à l’organisation et au rayonnement du territoire dans le cadre des JO 2024.

Comment la Métropole compte-t-elle prendre part aux Jeux olympiques de 2024 en matière d’équipement, notamment avec le centre aquatique de Saint-Denis ?

P. O. : La Métropole compte prendre pleinement part à l’organisation et au rayonnement du territoire dans le cadre des JO 2024. Concernant le centre aquatique olympique, la Métropole en a la maîtrise d’ouvrage : elle assurera donc la construction et la gestion du bassin et des locaux dans le cadre de son héritage. Installé au pied du Stade de France auquel il sera relié par une passerelle, le centre aquatique se situera à quelques minutes du village olympique et devrait abriter deux bassins, ainsi que des fosses à plongeon. Grâce à des éléments ludiques, qui restent encore à déterminer, nous comptons assurer la rentabilité de ce site extraordinaire après la compétition pour en faire pleinement profiter les habitants et touristes métropolitains.

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