« Je crois au Grand Paris, on ne peut pas y échapper »
Le plasticien, mondialement célèbre pour ses sculptures en perles de verre, va déménager son atelier parisien à Montreuil (93) à l’automne prochain. Il investira des halles de type Eiffel qu’il veut ouvrir sur la ville et le Grand Paris. Il nous livre sa vision de la métropole dans laquelle les artistes et les artisans ont un rôle à jouer. Rencontre.Marianne Belly
Son kiosque en perles marque de sa touche légère et colorée l’entrée du métro place Colette, devant la Comédie française. Une bulle de féérie en plein cœur de Paris (1er). Les touristes du monde entier posent devant pour un selfie plein de fantaisie. Ces mêmes visiteurs prennent aussi des clichés d’une autre œuvre en plein air de Jean-Michel Othoniel, sa fontaine toute en arabesques de perles dorées placée dans un des bosquets du château de Versailles.
L’artiste de renommée internationale aime le patrimoine, les jardins et cet « émerveillement populaire » qu’il ne snobe pas. Bien au contraire, il en est fier. Il le suscite même, en agençant des perles ou des briques en verre après moult esquisses délicates, et le support technique d’une partie de son équipe. Il vient par exemple de dessiner 114 sculptures-fontaines évoquant la calligraphie arabe, le tout «.dansant.» devant le nouveau musée national du Qatar, construit par Jean Nouvel.
L’histoire l’inspire. Lui-même a dit qu’il n’était pas « un artiste de la fracture », et il revendique de « faire partie d’une continuité ». Il expose en ce moment six peintures inédites de boucles de perles noires sur feuille d’or dans la cour Puget du Louvre. Mais il ne s’intéresse pas exclusivement aux vieilles pierres, au splendide Grand Paris historique. Jean-Michel Othoniel a vécu, étudiant, la naissance d’une ville nouvelle et cette expérience l’a marqué.
Il s’apprête à présent à installer son stu-dio parisien et celui de son compagnon, le sculpteur et céramiste Johan Créten, à Montreuil (93). Tous les deux y ont racheté il y a deux ans les anciennes halles logistiques de JCDecaux. Plus de 4 000 m2 datant de 1912 à rénover. L’occasion aussi de lancer un projet artistique plus vaste, ouvert sur la ville. Rencontre dans les bureaux de l’artiste, situés – cela ne s’invente pas – rue de la Perle (3e), dans le Marais.
Droits photo : © Claire Dorn
Retrouvez la suite de l’article dans le dernier numéro du Magazine Grand Paris, disponible en kiosque ou par abonnement