La révolution est déjà en marche, zoom sur 4 initiatives avant-gardistes

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D’aucuns les redoutent, d’autres les estiment nécessaire à plusieurs titres – sécurité, performance, pénibilité du travail, etc. Qu’on soit pro ou anti, il faut bien se rendre à l’évidence : les robots et l’intelligence artificielle (IA) sont déjà parmi nous. Tour d’horizon de quelques initiatives franciliennes avant-gardistes.

Julien Descalles

1 / À LA COURNEUVE, LES ROBOTS VEILLENT SUR LE COFFRE-FORT FRANÇAIS (photo ci-dessus)
Haute de 25 mètres et interdite à l’homme – en dehors des opérations de maintenance technique, la « serre » est le coeur névralgique du centre fiduciaire de la Banque de France, inauguré l’automne dernier à La Courneuve (93). Derrière les filets d’aciers, les murs épais, les planchers de béton et autres portes d’entrée à double identification et empreinte rétinienne, la réserve de devises – par laquelle transiteront un quart des billets en circulation dans l’Hexagone – a laissé le pouvoir aux machines : des bras robotiques ont la charge de ranger, d’extraire et de stocker jusqu’à 1,1 milliard de coupures, tandis qu’au sol, les AGV (pour Automatic Guided Vehicle), petits robots autonomes guidés par laser, s’affairent dans les allées pour récupérer ou redistribuer quelque 10 000 demi-palettes depuis ou vers l’un des huit ateliers que compte le bâtiment. Pour y entrer, chaque machine doit montrer patte blanche, passant par un sas où capteurs et caméras de surveillance pistent toute présence humaine.

Mais ce donjon est loin d’être la seule pièce de la forteresse à recourir à l’automatisation. À l’arrivée des transporteurs de fonds, les cartons de billets de banque sont pris en charge par un convoyeur-tapis-roulant et scannés un à un.

Droits photo : © Nicolas Facchini
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2 / À ANTONY, LA SECRÉTAIRE EST UNE IA
Monomaniaque, artificielle, et pourtant prisée. Assistante personnelle et virtuelle de quelque 200 chefs d’entreprise, Julie Desk se dévoue à son unique mission depuis sa création en 2015 : fixer leurs rendez-vous professionnels. Utilisant des algorithmes d’intelligence artificielle, le logiciel développé par une vingtaine de salariés de l’entreprise éponyme basée à Antony (92) rédige des propositions de rendez-vous, validées ensuite par un humain, en se pliant aux contraintes d’agenda de son utilisateur. Puis il échange via e-mails avec les personnes à contacter jusqu’à trouver un lieu, une date et une heure de rencontre ou d’entretien téléphonique. « De quoi éviter tout oubli de relance ou de confusion et libérer les emplois du temps des cadres, qui sacrifient jusqu’à une demi-journée par semaine à cette seule tâche. Julie Desk étant de plus autoapprenante, elle se montre de plus en plus efficace et rapide avec le temps », loue Julien Wolff, global manager de l’entreprise.

Droits photo : © iStockphoto
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3 / WALL-E RECONVERTI EN LIVREUR DANS LE 13e

Adieu chariots, caddies et sacs de provisions ? Des Gobelins à Olympiades, de la Butte-aux- Cailles à la BNF sont expérimentés depuis le printemps deux droïdes aux faux airs de Wall-E, héros androïde du film éponyme de Pixar. Avec pour mission, non pas de nettoyer une planète ravagée par les déchets, mais de livrer les emplettes des clients de l’enseigne Franprix dans le 13e arrondissement. Pouvant transporter jusqu’à 40 kg de courses chargées depuis les rayons du magasin, ce robot suiveur équipé d’une caméra 3D et d’un Lidar mémorise la silhouette de son éphémère maître afin de le suivre comme son ombre, cinq à dix mètres derrière lui à une vitesse de 6 km/h, jusqu’à son réfrigérateur! Un trajet aller qu’il met aussi à profit pour cartographier avec détails le parcours et se fixer une route virtuelle de retour, effectuée seul. La législation actuelle n’autorisant pas un véhicule totalement autonome à rouler sur la voie publique, TH03 – c’est son nom – est pour l’heure accompagné d’un livreur de chair et d’os. Et réservé uniquement, en cette phase de test, aux personnes âgées ou handicapées. « Paris compte près de 200 000 personnes ne pouvant sortir de chez elle, coupées du reste du monde. Notre droïde de logistique, en mode “follow me” [suivez-moi, ndlr], permet de les sortir de leur isolement, de leur faire retrouver une vie de quartier », milite Vincent Talon, l’un des deux frères cofondateurs de TwinswHeel, la start-up qui a développé ce droïde de logistique.

Droits photo : © Droits Réservés
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4 / LES FOURMIS MÉCANIQUES DE LA LOGISTIQUE

Finies les courses de fond pour les préparateurs de commandes, place au ballet des robots. Dans les entrepôts logistiques équipés par l’entreprise Scallog, l’homme n’a plus sa place entre les étagères de stockage. Les machines parcourent les coursives, se glissent sous les étagères et les soulèvent pour les porter aux opérateurs humains chargés de préparer les colis. Puis elles renflouent ces mêmes étagères quand la pénurie guette. « Cela fonctionne comme une fourmilière, où les robots peuvent circuler en zone fermée à une cadence soutenue, entre 1,2 m/s et 1,5 m/s, le tout supervisé par une “reine”, un logiciel de gestion synchronisant l’ensemble de la flotte afin d’optimiser les déplacements », décrypte Catherine Philonenko, responsable marketing et communication de l’entreprise. Avantage à l’heure du boom du e-commerce : « Une pénibilité moindre pour les employés n’ayant plus à parcourir au quotidien 10 à 15 km de rayonnages, moins d’erreurs de préparations et donc moins de retours de colis ; enfin, des gains de productivité de 40%, avec 450 à 600 prélèvements à l’heure. » Implantée à Nanterre (92) depuis sa création en 2013, Scallog a d’ores et déjà sorti 350 robots de ses lignes d’assemblages, à destination par exemple des entrepôts de Dourdan (91) de MDS.fournisseur de livres auprès de la Fnac et de Cultura – ou du grossiste de produits capillaires Shop Hair. « Notre solution d’étagères mobiles s’adresse à tout type ou taille d’entreprises, à partir de 2 000.m2 de surface. À l’opposé d’Amazon, qui a racheté le brevet des robots Kiva afin de fermer le marché à son seul bénéfice.», souligne Catherine Philonenko. Une pierre dans le jardin du géant américain, qui s’apprête à installer sur l’ancienne base de Brétigny-sur-Orge (91) plus de 2 000 robots de son cru dans une « cathédrale.» logistique de 142 000 m2 pour assurer ses livraisons rapides en Île-de-France.

Droits photo : © Scallog
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