Aux antipodes de l’Europe, le lifestyle australien continue de faire rêver. La plus grande ville du « continent rouge » – et d’Océanie – en est la digne représentante, avec son multiculturalisme considéré comme une richesse, ses plages à proximité du centre-ville et sa météo toujours clémente. Mais contrainte par une forte croissance démographique, Sydney doit désormais relever le défi du logement, de la mobilité urbaine et du développement durable face aux conséquences des bouleversements climatiques qui la menacent.
Thomas Roure
Certains y devinent un coquillage échoué, d’autres s’imaginent un voilier gonflé par le vent. L’Opera House, chef-d’oeuvre architectural du danois Jørn Utzon, invite au lyrisme et au rêve, australien celui-là. Aux côtés du non moins mythique Harbour Bridge, l’édifice classé à l’Unesco trône sur la baie de Sydney, offrant au monde l’un des plus spectaculaires paysages urbains. L’ensemble constitue un symbole emblématique de l’Australie et d’une ville qui, si elle n’en est pas la capitale, rayonne du même éclat. Encerclée par plusieurs parcs nationaux et bordée par l’océan à l’est, la capitale de Nouvelle-Galles du Sud est la plus grande ville du pays – et du continent océanien –, s’étalant sur 12.3671km2, soit la superficie de l’Île-de- France, et la plus peuplée avec 5,11 millions d’habitants. Sydney est aussi un eldorado prisé pour sa douceur de vivre, où les planches de surf remplacent les
attachés-cases à la sortie des bureaux.
Le rêve australien, avec son pavillon de banlieue et sa voiture, n’est plus vraiment tenable, il n’y a plus la place.
David Camroux, politologue et maître de conférences à Sciences Po.
« En la matière, la caricature n’est jamais assez réaliste, sourit Patrick Poncet, géographe, auteur de Intelligence spatiale (éd.PUR, 2017) et d’une thèse sur l’Australie et Sydney. Les plages sont bien entendu des hauts lieux de vie et de la culture du surf. Ajoutez-y un climat très agréable toute l’année, des parcs naturels au coeur de la ville et de très charmants quartiers animés, et vous comprendrez pourquoi Sydney est vantée par tant de ses habitants..» Une métropole à l’échelle humaine, donc, avec une forte présence végétale et une densité à faire pâlir tout Grand-Parisien (415 habitants/km2 contre 8 633 habitants/km2 pour la métropole française). « Il faut avoir à l’esprit que les Australiens ne s’aventurent que très peu en dehors de la ville, poursuit le chercheur. Ils restent confinés dans des univers urbains, mais d’une urbanité assez “douce”, maîtrisable. La ville constitue en quelque sorte leur écosystème.», rendant nécessaire la préservation de leur qualité de vie. Un leitmotiv qui se retrouve dans les politiques locales : en 2007, la Ville de Sydney a lancé le programme « Sustainable Sydney 2030 », une série d’objectifs visant à en faire une ville « verte, globale et connectée »…
Droits photo : © Istock – Vue sur le port et l’opéra de Sydney
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