LA TRUBLIONNE INSOUMISE QUI DÉRANGE
Elle est la seule élue Insoumise à siéger au Conseil de Paris. Entre « conférences gesticulées » et « criées dans le métro », cette championne de l’agitprop entend capitaliser sur les bons scores de Jean-Luc Mélenchon à la dernière présidentielle dans la capitale pour tenter de s’imposer aux municipales de 2020. Et faire trébucher Anne Hidalgo ?
Tristan Quinault-Maupoil
Elle a beau être la seule Insoumise à siéger au Conseil de Paris, Danielle Simonnet n’en passe pas moins inaperçue. À 47 ans, l’élue du 20e arrondissement détonne. De coups de gueule en coups d’éclat, sa voix gouailleuse résonne fort dans l’Hôtel de ville. Et cela commence à porter ses fruits… Un récent sondage de l’Ifop pour le Journal du Dimanche a fait tressaillir la maire, Anne Hidalgo. Selon les configurations testées, Danielle Simonnet y est créditée de 11 à 12 % des voix au premier tour. Une estimation qui fait écho au score important de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle dans les arrondissements du nord-est de la capitale. L’implantation grandissante de La France insoumise (LFI) inquiète la gauche parisienne qui pourrait être bousculée dans ses fiefs. « Elle a une capacité de nuisance. Grâce au ticket d’entrée très bas au second tour [10 % des suffrages exprimés, ndlr], elle peut se maintenir dans quatre à cinq arrondissements », pronostique déjà Frédéric Dabi, le directeur adjoint de l’Ifop.
Danielle Simonnet, elle, jubile. « Ça installe une dynamique », souffle-t-elle, attablée dans un restaurant bobo du Marais, à deux pas de la mairie de Paris. Les élections municipales n’auront lieu que dans deux ans, mais l’élue s’active déjà. « On prépare les équipes et la stratégie », confie celle qui promet des « listes qui seront à l’image du travail d’auto-organisation des quartiers » que LFI s’évertue à mettre en place à travers l’Hexagone. Refusant de s’étendre davantage, Danielle Simonnet indique qu’elle commencera à travailler son programme « à la rentrée ». Avec une méthode bien particulière qu’elle expérimente déjà : « Je lance des “réunions sujets qui fâchent“. Les gens sont invités à écrire sur un tableau tous les sujets qui leur pourrissent la vie. Tout fuse. L’assemblée vote ensuite parmi les propositions, puis ceux qui sont retenus sont approfondis. »
Des criées dans le métro
C’est ainsi qu’on la reconnaît. L’agitprop est sa signature. Lors des dernières municipales de 2014, elle a lancé les « criées dans le métro ». Telle une artiste de rue, elle interpellait les usagers pour parler politique…
Droit photo: © Télé de gauche Paris (Danièle Simonnet, conseillère de Paris (LFI), sur la scène du théâtre Clavel à l’occasion de son spectacle « Uber, les salauds et mes ovaires », en 2016.)
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