[column size=one_half position=first ]Notre première visite du chantier de la Philharmonie de Paris s’est faite… à quatre pattes. Nous nous sommes glissés à la queue leu leu, le directeur général Patrice Januel, le photographe Philippe Se-rieys et l’auteur de ces lignes, dans l’étroit tunnel, comme des galopins. À l’intérieur, nous avons dû nous serrer un peu, mais le spectacle valait les contorsions : nous étions au cœur de l’immense maquette de bois, dans la future salle de concerts, reproduite à l’échelle 1/10. Tout autour de nous, à 360°, 2 400 poupées de polystyrène attendent sagement sur leurs minuscules fauteuils que le spectacle commence. Certains des petits spectateurs sont habillés de feutrine, « pour absorber le son, comme de vrais humains », explique Patrice Januel. Les balcons semblent détachés de la paroi, comme suspendus dans l’espace. Au-dessus de nos trois têtes, les réflecteurs acoustiques, semblables à des nuages ou des rubans, forment une étrange canopée.[/column]
[column size=one_half position=last ]Construite dès 2008, cette maquette a d’abord été « allégée » au maximum par l’ingénieur designer allemand Markus Honka, qui a évidé les pièces de bois, afin de permettre au plancher des locaux provisoires de la Philharmonie de Paris de supporter cette mini-salle de concerts… Puis les tests acoustiques ont pu débuter : écoute directe, relevés de « réponses impulsionnelles », détection d’éventuels échos, etc. « Cette maquette à grande échelle nous a permis une véritable écoute et a fourni des informations que la simulation informatique ne pouvait pas donner », explique le directeur général. L’air, à l’intérieur de la maquette, a été remplacé par de l’azote lors des essais, pour restituer l’absorption acoustique de l’air aux fréquences employées à cette échelle, des fréquences dix fois plus hautes que la normale.[/column]
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