Michel Cantal-Dupart, LE CYRANO DES FAUBOURGS
« Comme tous les Parisiens, je viens d’ailleurs. Je suis des Landes, où j’ai appris à marcher, parler et chanter, et de Nantes, où j’ai appris à compter, lire et écrire. » Michel Cantal-Dupart s’est depuis accli- maté à la capitale. Casquette de gavroche vissée sur la tête, bicyclette – rituel immuable de ses déplacements – posée contre le mur de son atelier rue de Savoie, en plein Quartier latin, à deux pas de cette Seine qu’il vénère, l’urbaniste et architecte serait-il devenu un parfait titi parisien ? L’apparence est trompeuse, car c’est bien à la banlieue, aux faubourgs, aux quartiers oubliés qu’il a dédié sa carrière. « C’est simple, je déteste l’injustice. Or, comment se construit la ville depuis l’Antiquité ? D’un côté, elle intègre les citoyens ; de l’autre, elle exclut les “métèques”. Mon travail, c’est de lutter contre cette ségrégation. » Un principe qu’il applique de Charenton-le- Pont à Gafsa, en Tunisie, en passant par Pau ou Bègles.
Ce combat en faveur de la périphérie l’a conduit à être l’un des initiateurs, aux côtés du complice Roland Castro, de Banlieues 89. À l’origine d’une centaine de projets à travers la France entre 1983 et 1989, la mission interministérielle est souvent perçue comme annonciatrice du Grand Paris. « La filiation est complète, plaide l’urbaniste. On défendait la même ambition de réconcilier les banlieues avec les centres-villes, que ce soit en instal- lant le Centre national du football à Clairefontaine ou en soutenant la première ligne de tramway en banlieue, Saint-Denis – Bobigny. La seule différence…
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