Le concept de « ville intelligente » s’implante peu à peu dans la métropole, à commencer par Paris. Jean-Louis Missika, maire adjoint en charge de cette question, nous détaille la philosophie et les nombreuses initiatives de la municipalité. L’Île-de-France, quant à elle, ambitionne de devenir la « première smart région d’Europe », ainsi que nous l’explique sa présidente, Valérie Pécresse.
Comme toutes les métropoles mondiales, le Grand Paris a entamé sa mue numérique. À l’heure où les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) – capteurs, domotiques, caméras, antennes, GPS… – s’invitent dans chaque recoin de l’espace public et privé, où les objets connectés promettent d’échanger les données à l’infini, où les smartphones transforment radicalement les habitudes et le rôle de chacun, les villes ne pouvaient évidemment pas échapper à cette transition numérique. Toutes revendiquent le statut de smart city. Un concept issu à l’origine du marketing d’IBM qui ambitionnait d’offrir une réponse technologique sur mesure à tous les problèmes urbains.
« Cette tentation d’une ville entièrement modélisée et contrôlée depuis un centre de monitoring central – idée avec laquelle Paris n’était d’ailleurs pas à l’aise – semble s’essouffler, observe Bruno Marzloff, socio- logue et fondateur de Chronos, cabinet de conseil en innovation. Mais, précise-t-il, si la ville intelligente tâtonne encore, le concept est resté. Car face aux hypertrophies dont les agglomérations souffrent aujourd’hui, entre autres en matière de pollution, de trafic, de déchets, le numérique a assurément un rôle à jouer. » D’où une double priorité parisienne définie l’an dernier dans « Le Plan stratégique “Paris intelligente et durable” – Perspectives 2020 et au-delà » : d’une part, associer smart city et exempla- rité environnementale ; d’autre part, prôner une coconstruction des projets, basée sur l’ouverture des données publiques et la par- ticipation des administrations, entreprises, associations et citoyens. « La ville intelligente doit se concevoir comme une plate- forme collaborative », soutient Jean-Louis Missika (apparenté PS), adjoint d’Anne Hidalgo en charge de l’urbanisme, du déve- loppement économique et de l’attractivité. En vertu de ce modus operandi, les objectifs, les projets et la feuille de route de la Mairie de Paris ont ainsi été mis en discussion sur le Web et dans le cadre de comités de par- tenaires regroupant une centaine d’entre- prises (IBM, Cisco, Orange, Engie, la RATP…) et d’associations. Une version définitive sera rendue publique courant décembre.
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