Alors que Paris vient d’accueillir le sommet sur le climat voulu par Emmanuel Macron, comment la métropole, avec ses 131 communes, ses 12 territoires et ses plus de 300 000 habitants, réussira-t-elle à s’inscrire durablement dans le vert ?
Par : Magali Sennane
Impossible, à l’ère post-COP21, de rater le virage de la lutte contre le réchauffement climatique. Objectif national majeur, la transition éco-logique et énergétique concerne directement les territoires puisqu’ils prennent part à l’urbanisme, aux règlements de l’habitat ou encore aux transports. Sur le territoire francilien, l’enjeu est de taille : l’Île-de-France présente le niveau de consommation énergétique le plus élevé des régions françaises. Chef d’orchestre du Grand Paris, la Métropole du Grand Paris (MGP) a des compétences définies par la loi, et donc limitées. En matière environnementale, les textes prévoient directement trois domaines majeurs d’intervention. La MGP a ainsi la charge d’établir le schéma directeur des réseaux de distribution d’électricité, de gaz, de chaleur et de froid. C’est aussi elle qui a la charge d’établir le plan climat-air-énergie, feuille de route arrêtée le 8 décembre dernier en termes de lutte contre la pollution de l’air, contre les nuisances sonores et de soutien aux actions de maîtrise de la demande d’énergie. Enfin, c’est la MGP qui a la gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations.
Un panel d’initiatives pour la mobilité douce
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[column size=two_third position=last ]En un an d’existence, dans le cadre de ces prérogatives, la Métropole a déjà mis en place quelques initiatives. Le 25 octobre dernier, Patrick Ollier, président de la MGP, enfourchait fièrement l’un des nouveaux Velib’ mar-quant l’annonce officielle du lancement de ce nouvel équipement. À partir de janvier 2018, ceux-ci seront étendus à l’aire métropolitaine, dont 38 nouvelles communes. « La Métropole a financé 400 stations hors Paris, à hauteur de 10 000 euros par station et par an. Sans la Métropole, ça n’aurait pas pu fonctionner », se félicitait alors Patrick Ollier. Autre mesure dernièrement mise en place : le plan « Métropole roule propre ». Soit une aide financière aux particuliers de 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule, neuf ou d’occasion, électrique, hybride rechargeable ou hydrogène. Mais le Grand Paris, c’est aussi de nombreux projets pour les années à venir. À commencer par celui du nouveau métro, le Grand Paris Express. Future ossature du réseau de transports publics, il sera une alternative de taille aux transports individuels polluants. [/column] Pas suffisant, diront les plus sceptiques. Toutefois, depuis plusieurs mois, les acteurs des mobilités, publics et privés, ainsi que la société civile et les habitants se concertent autour du thème « mobilité 2030 ». Piloté par le Forum métropolitain du Grand Paris, l’Association des maires d’Île-de-France, la Métropole du Grand Paris et la Ville de Paris, ce projet a pour ambition d’émettre une série de propositions, regroupées dans un livre blanc en janvier 2018, qui offriront d’autres alternatives pour une mobilité durable et efficiente sur le territoire francilien.
Promouvoir l’économie circulaire
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[column size=one_half position=last ]Tout l’enjeu sera également de réussir à allier développement économique et développement durable. L’une des réponses pourrait résider dans l’économie circulaire. Lancés en mars, les États généraux de l’économie circulaire du Grand Paris ont débouché sur un livre blanc fort de 65 propositions. Celui-ci énonçait alors : « La MGP est ainsi en capacité, grâce à son pouvoir de planification et ses compétences opérationnelles, de promouvoir l’économie circulaire à grande échelle […]. » Favoriser les clauses environnementales dans les marchés publics ou encore augmenter la part des produits éco-conçus dans les [/column]achats publics, voilà des idées qui pourraient faire mouche. En juin 2017, l’Ademe allait quant à elle encore plus loin dans son livre blanc, préconisant d’intégrer l’économie circulaire dans les différents outils de planification territoriale, comme les plans climat-air-énergie. Rénover le parc bâti existant pour réduire la consommation d’énergie, développer la production d’énergie locale, maintenir la nature en ville, repenser l’aménagement urbain… Les pistes de travail sont déjà lancées.
Crédits photos : © Linkcity (illustration 3D) – © Alain Longeaud – Mieux (vélo électrique) – © Alexis Tricoire (COP21)