La fin annoncée des « territoires servants »

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Les relations entre le Grand Paris et son arrière-pays rural ont toujours été déséquilibrées, teintées de mépris, d’indifférence sinon d’animosité. Pourtant, l’un ne peut pas vivre sans l’autre. Eau du robinet, agriculture, matières premières, énergie (panneaux solaires, éoliennes, unités de méthanisation, bois, géothermie…), gestion des déchets, déblais issus des chantiers du Grand Paris Express, traitement des eaux usées… sont autant de ressources ou de servitudes, parfois subies. Heureusement, une coopération s’établit peu à peu, et des liens « gagnants-gagnants » se nouent. Décryptage.

 

Si Paris existe, a grandi, c’est grâce à son bassin parisien. Parce qu’elle a pu y trouver des ressources pour se chauffer, se nourrir, construire ou encore absorber ses “excrétas”. 

Julien Dossier, directeur de Quattrolibri, cabinet de conseil spécialisé dans les stratégies de transition écologique

 

Ils sont rémunérés pour services rendus à la nature. Depuis l’an dernier, une cinquantaine d’agriculteurs franciliens, répartis sur 8 200 hectares, sont indemnisés par la régie publique Eau de Paris afin de limiter, voire supprimer le recours aux engrais et aux pesticides. Une diminution des intrants chimiques dans les sols et les nappes phréatiques environnantes qui impacte directement les robinets des Parisiens, les exploitations en question se trouvant sur les quatre grandes aires de captage d’eau de la capitale : vallées du Lunain et de la Voulzie-Durteint-Dragon (Seine-et-Marne), de la Vanne (Bourgogne) et de la Vigne (Normandie). Ce dispositif pionnier, baptisé éco-régime, est voué à être imité à travers le continent via la future politique agricole commune (PAC). Il concernera jusqu’à 200 exploitants pour une enveloppe globale de 47 millions d’euros, cofinancée par Eau de Paris et la Normandie.

Contre une aide financière de 150 à 450 euros par hectare, mais aussi une assistance technique et la promesse de nouveaux débouchés pour leur production, ces agriculteurs peuvent également s’engager dans la conversion au durable ou au bio, au maintien de prairies jouant le rôle de filtres à eau, et dans la rotation des cultures, en faisant la part belle à la luzerne ou au trèfle, capables d’absorber l’azote des sols. Un outil à la vertu écologique, mais aussi économique pour la ville dense, comme le souligne Julien Dossier, directeur de Quattrolibri, cabinet de conseil spécialisé dans les stratégies de transition écologique : « Cela permet à la fois de récompenser des méthodes agricoles vertueuses et de réduire les traitements des eaux, voire d’éviter la construction de nouvelles unités. »

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