La capitale affiche l’une des densités commerciales les plus importantes du monde. Les magasins indépendants, de bouche ou encore les boutiques bio coexistent parfaitement avec les géants de la distribution. Mais cette belle vitalité cache des fragilités, auxquelles la Ville de Paris, la Semaest et les bailleurs sociaux tentes de répondre. Avec quelle efficacité ?
Julien Descalles
Aussi gargantuesque qu’atypique. Paris est un géant commercial, à la concentration quasi-unique au monde. La capitale française compte 62 507 commerces (1), aux trois quarts détenus par des indépendants. Elle dénombre 400 magasins par kilomètre carré contre 135 à Londres, soit 28 commerces pour 1 000 habitants, la moyenne métropolitaine s’établissant à 16. « C’est d’abord le résultat d’une densité de population quasiment sans équivalent au monde, avec plus de 20 000 habitants – et autant de consommateurs – au kilomètre carré, à laquelle s’ajoute l’apport considérable de très nombreux travailleurs extérieurs en journée et de touristes », explicite François Mohrt, auteur de l’inventaire réalisé par l’Ate-lier parisien de l’urbanisme (Apur). Autre particularité de la capitale, relevée par Philippe Moati, économiste et cofondateur de l’Observatoire société et consommation (Obsoco) : « D’importantes polarités commerciales – grands magasins, centre Beaugrenelle, galeries dans les gares… – y cohabitent avec le commerce de proximité, les deux modèles parvenant à s’épanouir. Dans un périmètre proche, le forum des Halles, les grandes enseignes de la rue de Rivoli, les épiceries de bouche et autres boutiques “hipster” du quartier Montorgueil continuent de croître, grâce aux flux drainés, mais aussi à la très grande diversité de clientèle. » Si le nombre de locaux fait preuve d’une stabilité remarquable – seulement 17 de moins depuis 2003 –, le visage du commerce parisien, lui, a profondément muté en quinze ans.
Illustration : © Agence L’Autre Image/MVRDV.
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