Paris est aujourd’hui la troisième ville la plus chère au monde derrière New York et Londres, avec un mètre carré à 10 000 euros à l’achat et à plus de 26 euros à la location en moyenne. Et la petite couronne n’échappe pasau phénomène. Comment y remédier ? Encadrement des loyers – de nouveau appliqué depuis cet été –, gel pendant cinq ans – comme à Berlin –, généralisation du conventionnement, sécurisation des bailleurs, réquisitiondes logements vides… Les associations de propriétaires et de locataires divergent.
Julien Descalles
Il a fait son retour le 1er juillet dernier. Profitant de la loi Elan de novembre dernier qui le ressuscitait, la mairie de Paris est la première municipalité à s’être portée volontaire pour expérimenter, cinq ans durant, la nouvelle mouture de l’encadrement des loyers. Ou plutôt un remake, le dispositif étant une copie conforme de son prédécesseur appliqué entre 2015 et 2017, avant d’être annulé par la justice : des prix de référence fixés dans 14 secteurs géographiques et 80 quartiers de la capitale à respecter lors de la signature d’un nouveau bail, dans une fourchette variant de moins 30% à plus 20%. Seules les sanctions diffèrent, selon l’arrêté pris par la préfecture d’Île-de-France, avec des amendes allant de 5 000 à 15 000 euros pour les bailleurs en dehors des clous, en sus d’éventuelles poursuites judiciaires. « Pas de quoi engendrer une baisse des loyers, mais cela permet a minima d’écrêter les abus, en particulier sur les petites surfaces destinées aux étudiants ou aux jeunes actifs », constate Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement (CNL), une association de défense des locataires. Et la mesure pourrait désormais s’étendre dans le Grand Paris : en Seine-Saint-Denis, l’Établissement public territorial Plaine Commune constitue actuellement un dossier, tandis que dans le Val-de-Marne, plusieurs conseils municipaux Gentilly, Arcueil, Vitry-sur-Seine, Cachan, Ivry-sur-Seine et Villejuif – ont voté en faveur de son application.
Avec quelle efficacité ? « Ce n’est sûrement pas la panacée, mais cela a du moins un effet bénéfique : contenir la hausse continue des loyers », juge Eddie Jacquemart. Un effet également anticipé par Ian Brossat (PCF), adjoint en charge du logement à la mairie de Paris. « Avant 2015, les loyers du parc privé avaient augmenté de 50% en une décennie, avec un pic de 11% pour la seule année 2011. Mais entre 2015 et 2017, ils se sont stabilisés pour la première fois », souligne- t-il, appelant par ailleurs à recueillir l’avis des Parisiens à la fin de l’expérimentation, éventuellement par référendum.
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