En 1943, René Barjavel publie son premier roman d’anticipation : Ravage. Il y décrit un Paris futuriste au mitan du XXIe siècle, métamorphosé selon les préceptes du célèbre architecte-urbaniste, rebaptisé Le Cornemusier. Des quartiers entiers ont été rasés. Des gratte-ciels géants abritent 25 millions d’habitants, survolés par de petits avions ovoïdes et des aérobus collectifs. La ville, hyper-végétalisée, est traversée par de larges autoroutes et des TGV sur monorail filant à 600 km/h. Mais, au fil des pages, le rêve technologique tourne court et se transforme en désastre écologique.
Paris, juin 2052. Mégalopole-monstre de 25 millions d’âmes, la capitale a cédé aux sirènes de la très grande hauteur pour parvenir à loger ses habitants. Adieu le quartier Vaugirard, la butte Montmartre, les bois de Vincennes et de Boulogne… Bienvenue aux quatre « Villes hautes » – Radieuse, Or, Azur et Rouge – et leurs gratte-ciels de 96 étages. Ainsi se dessine Paris sous la plume de René Barjavel dans son premier roman d’anticipation, Ravage, paru en 1943.
Aux pieds des tours géantes imaginées par l’écrivain ont pris racine d’immenses espaces verts : « Des jardins que les constructeurs de la Ville radieuse avaient dessinés entre les allées réservées aux piétons, au-dessous mêmes du gratte-ciel, entre les pilotis. Dans cette ombre perpétuelle, le gazon prenait une teinte nouvelle, et les jardiniers cultivaient des fleurs énormes. Le jardin continuait plus loin, tout autour du vaste immeuble ». Au sommet, les terrasses arborent des plateformes pour des petits avions ovoïdes privés et des aérobus collectifs ralliant la capitale à Madrid, Londres, Athènes, etc. De quoi faire du ciel parisien un paysage digne des illustrations du visionnaire Albert Robida, à la fin du XIXe siècle.
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