En une dizaine d’années, Moscou a opéré une exceptionnelle métamorphose de son tissu urbain. Directement inspirée par la construction du Grand Paris, la mégapole russe bâtit, rénove et réhabilite sans relâche depuis 2012, à coup de dizaines de milliards d’euros, pour rebooster son attractivité et désengorger son cœur de ville.
Steppe et toundra, taïga et forêts humides, grotte de glace… Non, vous n’êtes pas au fin fond de la Russie sauvage, mais au cœur d’un des plus beaux symboles du renouveau de la capitale russe : le parc Zariadié. Accolé au Kremlin et à la place Rouge, cet espace paysager de 13 hectares a été inauguré en 2017 après 5 ans de travaux ; il est le premier de cette envergure à être construit en 50 ans à Moscou. Ce condensé de biodiversité russe accueille également un musée archéologique, un complexe multimédia, une salle de concert et un immense amphithéâtre.
L’agence d’architecture américaine Diller Scofidio + Renfro qui l’a imaginé a aussi créé une spectaculaire passerelle en V qui surplombe la rivière Moskova, offrant aux visiteurs un panorama sur la ville, et censée « incarner un urbanisme sauvage, un lieu où architecture et paysage ne font qu’un ». C’est ce même cabinet qui avait déjà réalisé en 2009 la célèbre promenade suspendue de High Line Park, à New York (elle-même inspirée de la coulée verte René-Dumont à Paris, 12e). En 2018, le prestigieux hebdomadaire américain Time a d’ailleurs classé Zariadié comme l’un des plus beaux endroits à visiter dans le monde. Rien que ça.
La mairie ne parle pas de “Grand Moscou”, qui n’est pas quelque chose d’institutionnalisé, mais de “Nouveau Moscou”.
Vladimir Pawlotsky, géographe rattaché à l’Institut français de géopolitique.
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