Entre la chute des abonnements liée aux confinements et l’envie affichée par nombre d’usagers de fuir durablement rames de métro et de RER, les transports collectifs franciliens sont à la croisée des chemins, la crise du Covid-19 révélant également des problèmes de financements plus structurels. De quoi menacer une partie de la construction du Grand Paris Express ?
La mobilité a été globalement chahutée par les confinements et l’essor du télétravail. Mais aussi par les coronapistes, qui s’enracinent dans le paysage au fil des mois. La pandémie aura durement secoué les transports en commun franciliens. En un an de crise sanitaire, rames de métro, tramways et bus franciliens ont vu leur fréquentation baisser de moitié. Début février, avant même le troisième confinement, les abonnements Navigo annuels ont chuté de 15 %, les mensuels de 75 % ! Soit des pertes financières estimées à 2,6 milliards d’euros en 2020 pour Île-de-France Mobilités (IDFM), le quart de son budget. Car à la chute des recettes voyageurs (-1,6 milliard d’euros), s’ajoutent la contraction du versement mobilité (1 milliard) : la taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de onze personnes est en effet affectée, elle aussi, par les conséquences économiques de la crise. Autre inquiétude : selon une étude de l’Observatoire de la mobilité menée à l’échelle nationale à l’automne dernier, près de trois usagers sur dix veulent renoncer durablement aux transports publics.
Nous sommes en train de rattraper 30 ans de désintérêt pour le réseau francilien, nous ne répéterons pas les erreurs du passé !