Les enjeux climatiques impliquent un arrêt de l’étalement urbain
Ministre délégué au Logement sous Nicolas Sarkozy (2009-2012), puis député LR de la Marne (2012-2017), avant de devenir président d’In’li – filiale du groupe Action Logement spécialisée dans le logement intermédiaire en Île-de-France –, ce fin connaisseur de l’immobilier prend la tête d’Emerige, le premier promoteur à Paris, au 1er janvier 2022. Benoist Apparu nous a accordé sa première interview dans son nouveau costume. Il esquisse pour la première fois pour notre magazine sa feuille de route. Crise sanitaire, montée en puissance du télétravail, exode urbain, retour des investisseurs institutionnels dans le logement, lutte contre le dérèglement climatique… Celui qui est aussi maire de Châlons-en-Champagne (51) analyse pour nous les grandes tendances et les défis de ce secteur.
Pourquoi avoir accepté de devenir président d’Emerige ?
J’ai fait le choix il y a maintenant cinq ans de quitter la politique, non pas à cause de regrets, de remords ou de ressentiments à l’égard de ce milieu, mais simplement parce que j’avais envie d’ouvrir un nouveau chapitre. Je voulais jouer un rôle plus opérationnel et me tourner vers le monde de l’entreprise. J’ai fait une première étape dans le parapublic avec In’li [filiale d’Action Logement, l’ex-1 % logement, ndlr], et maintenant j’arrive dans un secteur privé concurrentiel avec Emerige. J’ai passé quatre années et demie formidables chez In’li, où nous avons transformé la société. In’li est devenu un acteur majeur de l’immobilier francilien. J’arrivais à la fin d’un cycle. J’ai regardé un certain nombre de propositions. Mais les projets d’entreprise qu’on me présentait ne correspondaient pas à ce que j’attendais. Après avoir rencontré et discuté avec Laurent Dumas [le fondateur d’Emerige, ndlr], deux raisons m’ont donné l’envie de le rejoindre : d’abord, la marque en tant que telle, porteuse de produits immobiliers de grande qualité, sans être de grand luxe ; ensuite, le projet du groupe, en fort développement, avec de grandes ambitions.
Quel bilan revendiquez-vous à la tête d’In’li ?
Nous avons d’abord fusionné quatre entreprises, qui produisaient environ 700 logements par an. Aujourd’hui, In’li en revendique entre 5 000 (en 2021) et 5 500 (en 2019 et 2020), l’objectif étant de monter à 8 000 dans les années qui viennent. Cette massification dans notre production, soit achetée en VEFA [vente en état futur d’achèvement, ndlr] à 80 %, soit en maîtrise d’ouvrage directe à 20 %, exclusivement en Île-de-France, nous a amenés à changer profondément nos structures de financement. Avec une idée principale : notre métier chez In’li, en tant que foncière, filiale d’Action Logement, c’est de loger les salariés d’entreprises. Et finalement, pour cela, nous ne sommes pas obligés d’être propriétaires des logements. Le schéma que nous avons développé, c’est de faire la moitié de notre production sur notre bilan – des logements dont nous sommes propriétaires – et l’autre moitié avec des foncières, des investisseurs privés, type Primonial ou Axa ; nous « sourçons » les logements, nous négocions, et nous les gérons pour eux. C’est ce modèle que nous avons développé chez In’li.
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