7 000 m2 de végétation plantés sur le toit du centre commercial Beaugrenelle
[dropcap size=big]E[/dropcap]ntièrement rénové et repensé aux normes HQE (Haute qualité environnementale), le centre commercial Beaugrenelle baigne dans la verdure : arbres sur la chaussée, plantes sur les façades et sur la terrasse, au final un vaste jardin suspendu à trente mètres au-dessus de la Seine, conçu pour préserver les espèces présentes dans le quartier. Une démarche environnementale qui s’inscrit dans la réglementation du Plan local d’urbanisme de Paris (PLU), préconisé par la mairie depuis 2005 où architectes et entrepreneurs doivent intégrer dans leurs projets de construction ou de réhabilitation un coefficient de végétalisation ou de biotope, variable en fonction du déficit végétal de la zone à bâtir. Une politique qui a permis la création entre 2005 et 2010 de plus de 4 ha de toitures-terrasses végétalisées. Une nécessité dans une ville aussi dense que Paris où il a été prouvé que la présence de plantes et d’arbres pouvait faire baisser la température ambiante.
La formule du toit idéal
Au cours du mois d’août 2011, une expérience a en effet été menée dans le cadre du projet EPICEA (Étude pluridisciplinaire des impacts du changement climatique à l’échelle de l’agglomération parisienne). Elle a permis de noter une différence de 4 degrés entre le site de la gare de l’Est, où une faible proportion végétale entraîne une température plus importante, et le parc des Buttes-Chaumont.
L’espace au sol étant limité, repenser l’enveloppe du bâti avec des façades et des toits arborés semble donc être une solution pour faire face aux effets du changement climatique en milieu urbain. « C’est vraiment une question de santé et de qualité de vie » explique Marc Barra, écologue au sein de l’agence Naturparif. « Mais à condition que ce soit bien fait, précise-t-il. Il faut pouvoir reproduire sur le toit un écosystème fonctionnel en utilisant de la terre locale enrichie avec du compost, des briques concassées, puis planter des espèces adaptées au milieu environnant pour créer un espace vert sensé et cohérent. Et non pas mettre juste un coup de peinture verte comme le modèle sedums/pouzzolane (plantes grasses plantées sur un sol de pierre volcanique de 3 ou 4 cm) qui présente peu d’intérêt environnemental. Le toit idéal, insiste-t-il, doit avoir un substrat entre 20 et 50 cm où l’on retrouve les caractéristiques proches d’un sol naturel. On peut varier les formes, les strates végétales (herbes, arbustes,…) et les milieux». Plus le substrat est intense et varié et plus la toiture offrira des avantages écologiques.