L’urbanisme haussmannien, un exemple à suivre pour l’aménagement de l’agglomération parisienne ? L’exposition « Paris Haussmann, modèle de ville », au Pavillon de l’Arsenal, souligne les nombreux atouts de la cité imaginée par le baron visionnaire. Le maillage, le nombre record d’intersections, la « densité acceptable », les proportions, l’identité des façades, la réversibilité des immeubles… autant de points forts qui pourraient nourrir la réflexion des urbanistes d’aujourd’hui. Décryptage.
Julien Descalles
Les grands travaux d’Haussmann pourraient être une source d’inspiration pour édifier le Grand Paris. C’est en tout cas la thèse de l’exposition « Paris Haussmann, modèle de ville », une thèse selon laquelle certaines préconisations du préfet de la Seine (1853-1870) de Napoléon III restent d’une criante actualité. Car, comme le rappelle Umberto Napolitano, l’un des trois commissaires de l’exposition – avec Benoît Jallon et Franck Boutté –, « à l’heure où la durabilité est un enjeu majeur de la fabrique de la ville, le modèle haussmannien, encore viable cent cinquante ans plus tard, semble avoir fait ses preuves. » Et l’architecte de l’agence LAN d’avancer un premier atout : « Depuis plus de vingt ans, l’enjeu fondamental est de faire de la densité. Pour lutter contre l’étalement urbain, préserver les terres agricoles, mieux partager les ressources. Or en la matière, rares sont les modèles à afficher la même efficacité que l’haussmannien. »
L’exposition rappelle ainsi qu’avec 20.000 habitants par km2, Paris – dont 60 % du bâti date de la période 1850-1914 – est la ville la plus dense d’Europe, avec un niveau de concentration similaire à Shanghai. Dans le 11e arrondissement, où il monte à 40.000 habitants par km2, il flirte même avec celui de Manille et Dacca, les capitales philippine et bangladaise, les plus denses métropoles du monde…
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