En attendant l édification des Ateliers Médicis à Clichy-Montfermeil et de la Cité de la gastronomie de Rungis, tous deux prévus à l’horizon 2023, la métropole compte de plus en plus de hauts lieux culturels. Tour d’horizon de quatre projets d’envergure qui prennent racine en petite couronne en 2017.
Julien Descalles
À Ivry, les « Œillets » font leur révolution sur les planches
Pour son inauguration, le théâtre a ouvert son rideau sur une représentation de l’Antigone de Sophocle. Sans doute une manière de s’attirer les bons présages des oracles. Créé en 1971, resté jusqu’alors nomade, le Théâtre des quartiers d’Ivry (94) a ainsi emménagé en janvier dernier dans l’ancienne Manufacture des Œillets. Et a ainsi redonné vie à cette usine d’œillets en métal pour chaussures, corsets et équipements militaires fermée en 1985, dans laquelle coexistent une halle métallique et sa verrière suspendue, bercée de lumière, et un bâtiment de briques rouges, l’un des derniers reliquats du style de l’école de Chicago. Une reconversion loin d’être illogique puisque l’enceinte, après avoir accueilli en 1995 une représentation de la pièce Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès, avec notamment Patrice Chéreau et Pascal Greggory, a servi quinze ans durant de salle de répétition au théâtre du Châtelet.
Pour être transformé en lieu de fabrique artistique à temps plein, ce pan de la culture ouvrière, classé aux Monuments historiques, a nécessité 20 millions d’euros d’investissements, sous l’égide de l’architecte Paul Ravaux. « De quoi lui donner des airs de petite Cartoucherie ou de mini- Bouffes du Nord, en espérant que les lieux soient aussi inspirants pour la créativité », se réjouit Élisabeth Chailloux, codirectrice de l’institution val-de-marnaise depuis 1992, avec le metteur en scène Adel Hakim. Outre une extension en bois dans laquelle se trouvent loges, ateliers de costumes et de décors, le théâtre dispose désormais de deux scènes, la Fabrique et le Lanterneau, pouvant respectivement accueillir 400 et 80 spectateurs. « Dans notre plus grande salle, les gradins sont entièrement amovibles pour dépendre uniquement des besoins de la mise en scène. Une modularité qui autorise des écritures scéniques singulières », loue Élisabeth Chailloux.
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