Depuis quarante ans, la pratique du running n’a cessé de se développer dans les villes à travers le monde. La métropole parisienne, qui pâtit de la forte circulation automobile et du manque d’espace verts, tente d’adapter son urbanisme pour faciliter la vie des adeptes de la course à pied. Avec pour horizon, les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Alexis Boisselier
Chaque jour, ils sont des centaines à dévaler les quais de Seine à petites foulées, profitant de la piétonisation des berges pour suer à grosses gouttes dans un cadre idyllique. Ce sont les coureurs, les joggeurs ou les runners, selon le dernier terme à la mode. Depuis quarante ans, ils n’ont cessé de fleurir en ville. Autrefois cantonnés aux stades, « les coureurs ont investi de nouveaux lieux : parcs, bois, hippodromes, chemins longeant les voies ferrées ou les voies de halage, boulevard, rue ou route », constate dès 1998 la sociologue Anne-Marie Waser. Depuis, le phénomène n’a cessé de croître. Selon la dernière étude conjointe de l’Union sport et cycle et du site Sport-up.fr, environ 13,6 millions de Français pratiquent la course à pied, du coureur régulier au coureur du dimanche. Un chiffre considérable qui pousse à questionner la manière dont ils s’approprient l’espace public et comment celui-ci s’adapte à leur pratique.
Des lieux pour s’exprimer
Quand on les interroge sur la métropole parisienne, les coureurs évoquent d’abord les aspects négatifs. « Entre la circulation et les feux, notre rythme est saccadé, ce n’est pas forcément agréable », explique l’une. « Courir près des voitures, c’est parfois un peu dérangeant », ajoute un autre. « Après, il y a quand même pas mal de lieux où l’on peut s’exprimer », tempère une troisième. Pêle-mêle, les coureurs parisiens citent instinctivement le jardin du Luxembourg, les berges de Seine, mais aussi les deux bois qui bordent la capitale – Boulogne et Vincennes, voire les dénivelés du parc des Buttes-Chaumont pour les plus courageux. « Ce qui est agréable aussi à Paris, c’est l’éclairage. Pour avoir couru dans plusieurs autres villes, ce n’est pas toujours le cas », constate notre première coureuse.
Droits photo : © Claire Dorn
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