Le coronavirus et ses conséquences – développement du télétravail, risque sanitaire lié à la densité, besoin accru d’espaces verts après le confinement… – pourraient favoriser la naissance de nouvelles centralités autour de Paris. Nombre d’urbanistes anticipent le réveil de belles endormies : les « villes-cathédrales » (Reims, Chartes, Évreux, Orléans…) et, plus proche de la capitale, d’anciennes cités industrielles de moins de 50 000 habitants (Houdan, Montereau, La Ferté-Gaucher, Étampes, Melun…).
À chaque désastre, son exil parisien ? À l’instar du « Fuis vite, loin et reviens tard », seul remède face à la peste, ou de l’exode ayant suivi la débâcle de 1940, l’arrivée du coronavirus aura elle aussi partiellement vidé Paris et sa banlieue. Plus d’1,2 million des habitants du Grand Paris – jusqu’à un quart des Parisiens et Alto-Séquanais – auraient ainsi trouvé refuge dans leurs maisons secondaires ou familiales durant les deux mois de confinement. « La crise sanitaire et le confinement ont tendu un miroir cruel à la métropole et ses habitants : soudain, la densité, le manque d’espaces verts, de mètres carrés dans les logements, renforcés par la fermeture de toutes les activités et infrastructures qui rendent la ville attrayantes – les bistrots, les musées, les squares… – ont sauté aux yeux. D’où la nécessité de dédensifier l’hypercentre », juge l’architecte et urbaniste Jacques Ferrier. Et d’appeler à « l’émergence d’une “métropole archipel”, polycentrique, moins engoncé dans l’intra-muros. »
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