Débat : Faut-il ériger la tour Triangle ?

Après des années de polémiques, de recours, d’enquêtes préliminaires et de rebondissements, sur sa forme, sa hauteur, sa programmation, jusqu’à sa raison d’être même, la tour Triangle s’apprête à sortir de terre. Dessinée par la prestigieuse agence d’architecture suisse Herzog & de Meuron, et portée par Unibail-Rodamco, elle aurait dû être inaugurée en 2021. Ce futur gratte-ciel parisien doit s’élever à 180 mètres de haut (42 étages, 92 000 mètres carrés), au sein du parc des expositions de la porte de Versailles, dans le 15^e arrondissement. Il doit abriter des bureaux (77 000 mètres carrés), un centre de conférences et des espaces ouverts au public (vaste atrium et commerces en pied d’immeuble, bar et restaurant panoramique au sommet…), ainsi qu’un hôtel 4 étoiles de 128 chambres entre les 13^e et 18^e étages, un équipement culturel dédié à l’art, au design et à l’architecture, ou encore une crèche et un centre de santé. Son coût est passé de 500 à 700 millions d’euros.

POUR

Emmanuel Grégoire (PS), premier adjoint de la maire de Paris, en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris

 Un choix audacieux pour Paris, il faut l’assumer 

Dès sa naissance, la tour Triangle a été contestée. Quel est l’enjeu de ce projet ?

Emmanuel Grégoire : La tour Triangle permettra avant tout un rééquilibrage métropolitain des pôles d’attractivité économiques. Il y a une hypertrophie métropolitaine vers l’Ouest, avec la Défense. L’un des enjeux de l’urbanisme de demain est de pallier ce déséquilibre. C’est au cœur de tous les projets immobiliers de la Ville de Paris. D’ailleurs le PLU de 2006, dont nous avons lancé la révision pour en faire le premier PLU bioclimatique, prévoyait quatre quartiers d’implantation et de développement des Immeubles de Grande Hauteur [IGH] : le quartier des Batignolles-Porte de Clichy [17^e], celui de Bercy-Charenton [12^e], le 13^e arrondissement, et enfin, le parc des expositions [15^e].