Alors que la crise des Gilets jaunes a rappelé combien la coupure entre Paris et la province restait importante dans les esprits, deux femmes-ennemies à la tête d’exécutifs franciliens de première importance s’affrontent à l’occasion de la campagne présidentielle. Quand la première, Anne Hidalgo (PS), reste discrète sur son mandat de maire de Paris, la seconde, Valérie Pécresse (LR), n’hésite pas à jouer la carte « Île-de-France ».
Est-il encore possible de remporter le suffrage des provinciaux quand l’on est une élue du Grand Paris ? À l’heure où les fractures territoriales apparaissaient plus béantes que jamais, deux candidates à l’élection présidentielle vont s’employer à démentir les pronostics en avril. Anne Hidalgo et Valérie Pécresse sont à la conquête des « territoires », plus de trois ans après l’émergence des Gilets jaunes. Un mouvement qui a mis en lumière la défiance grandissante des Français vivant dans des villes moyennes ou dans les zones périurbaines vis-à-vis des habitants des grandes métropoles, et du Grand Paris en particulier. Or les deux femmes sont à la tête de deux exécutifs puissants, au sommet d’une France réputée centralisée et éloignée de sa province.
Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, en a bien conscience. Ce n’est pas un hasard si en amont de sa candidature à l’Élysée, elle a lancé un « tour de France des territoires ». Tout en s’entourant d’une « équipe de France des maires ». De Nancy à Villeurbanne, de Montpellier à Saint-Étienne, la socialiste a soudainement sillonné le pays avant d’officialiser son entrée en campagne. En veillant à chaque déplacement à s’entretenir avec la presse quotidienne régionale. Une technique de communication assez classique, mais ô combien essentielle pour l’édile de la capitale.
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