Les architectes-urbanistes parisiens Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler sont obsédés par l’anneau de bitume qui encercle la capitale et la coupe de sa banlieue. Ils s’insurgent contre toute idée de suppression de leur cher périphérique, inauguré l’année de leur naissance, en 1973. Et prônent la transformation de cette « prodigieuse ressource », son ouverture à d’autres usages que la seule automobile. En attendant, ils réaménagent deux portes. Rencontre.
N’allez pas leur parler de césure à gommer, de frontière à effacer, de cicatrice à cautériser. Pour défendre le périphérique parisien, les architectes-urbanistes Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler n’hésitent pas à convoquer Flaubert, légèrement remanié : « Pour qu’une chose soit belle, il suffit de la regarder longtemps. » (1) Une consigne appliquée à la lettre : ils ont installé les bureaux de leur agence porte de la Villette (Paris 19e). Sans doute pour mieux contempler l’objet de leur obsession, « assurément le plus parisien, si ce n’est français, qui soit. C’est une image, un symbole physique de l’histoire politique de la ville, faite d’enceintes successives, de fortifications, de hiérarchies entre l’intérieur et l’extérieur, entre la capitale et le reste du territoire. »
Rompons avec son usage uniquement routier, ouvrons-le à tous les publics. Bref, faisons-le évoluer, mais ne cherchons pas à détruire à tout prix cette ressource.
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