Alain Rustenholz, la métamorphose des banlieues
Dans son ouvrage « De la Banlieue rouge au Grand Paris », Alain Rustenholz dresse une cartographie des banlieues de la première couronne et nous raconte leur histoire.
J’avais déjà écrit un Paris ouvrier par arrondissement et Les Grandes Luttes de la France ouvrière. Avec la banlieue, je conclus une sorte de triptyque. Ces territoires me sont familiers : je suis fils d’ouvrier et j’ai vécu toute mon adolescence entre les voies ferrées, le cimetière de Levallois, les usines Citroën le long de la Seine et les imprimeries Paul-Dupont, qui produisaient les principaux magazines parisiens. À chaque fois que mes parents étaient au bord de la rupture, ils déménageaient pour repartir de zéro. C’était cette époque bénie où le travail se trouvait facilement. Quand mon père se remettait à acheter l’Usine nouvelle, je savais que nous allions repartir.
La banlieue est-elle amenée à disparaître ?
Tout dépend de ce que l’on appelle « banlieue ». Comme nous l’a montré le dernier épisode de pollution, la zone d’application de la circulation alternée comprenait Paris et la première couronne. Quand Ségolène Royal [ministre de l’Écologie] traînait des pieds pour l’appliquer, c’était, disait-elle, parce que « cela allait embêter la banlieue », obligée de venir en voiture. Elle ne parlait pas des villes de la première couronne. Il est évident qu’elles font déjà partie de Paris, avec la prolongation des lignes de métro et l’augmentation des loyers. Leur problème, c’est la gentrification de la population. Elles sont en train de se transformer socialement et donc de chasser ce qu’il reste de leur population modeste…
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