Le traditionnel bloc gauche-droite se partage le département depuis les dernières municipales. Un rapport de force qui pourrait se prolonger en mars, prime aux sortants oblige. À moins que LREM ne vienne jouer les trouble-fêtes… Et que l’extrême-droite, en embuscade, n’en profite pour décrocher sa première mairie dans le Grand Paris.
Julien Descalles
Droite et gauche s’y sont partagé les mairies à la quasi-égalité lors des dernières municipales : 22 contre 25. L’UMP avait alors remporté six nouvelles communes, mais échoué à prendre le département un an plus tard, le Val-de-Marne restant le dernier bastion communiste de l’Hexagone. Fidèle à une tradition d’équilibre acquise de longue date. Les municipales de mars prochain pourraient-elles changer la donne ? Pas vraiment, à en croire Bruno Cautrès, politologue et chercheur au CNRS et au Cevipof (le centre de recherches politiques de Science Po) : « Les municipales semblent moins propices au “dégagisme” que les dernières élections, d’autant plus quand le maire sortant a été élu de fraîche date. Parce qu’il reste l’élu de proximité à qui les électeurs font davantage confiance, peu importe son étiquette politique. Parce qu’il est celui dont on peut voir et juger concrètement des réalisations du mandat. Parce qu’enfin il n’y a pas encore de lassitude, beaucoup d’édiles ayant été portés par la vague bleue de 2014. »
Pour Frédéric Gilli, chercheur et spécialiste du Grand Paris, en revanche, c’est justement dans ces municipalités que pèsent les incertitudes : « Gentilly, L’Haÿles- Roses, Villejuif… Forte de son succès aux dernières élections, notamment aux Européennes où elle a viré en tête dans le 94 [25,6%], LREM n’hésite pas à se montrer offensif, laissant plus de places aux initiatives personnelles de ses marcheurs, investissant ses propres têtes de liste. » Une audace également à l’oeuvre dans certaines places fortes de la droite val-de-marnaise, à l’instar de Saint-Maur-des Fossés ou de Nogent-sur-Marne, où Jacques J.P. Martin (LR) devra affronter la liste d’un de ses ex-fidèles, adjoint municipal (Philippe Pereira), pour décrocher son quatrième mandat de rang.
Villejuif apparaît également comme un trophée très convoité. La ville est en pleine mutation métropolitaine : arrivée prochaine des lignes 14 et 15 du métro, implantation de deux nouvelles gares (Gustave-Roussy et Louis-Aragon), aménagement de la ZAC Aragon, livraison de mille logements par an depuis 2014, « Campus Horizons » retenu dans le cadre de l’appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris » (logements étudiants et jeunes actifs, centre sportif, pôle d’innovation…), etc…
Droits photo : © GORKI Gazeau – Perspective de la gare du Grand Paris Express sur l’avenue Louis-Aragon à Villejuif (94)
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