Quand les portes font place nette

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Comment la capitale ouvre les portes au Grand Paris

 

La mairie de Paris s’est lancée dans un vaste programme de réaménagement des entrées de la ville qui ponctuent le périphérique, au-dessus ou en dessous. Objectif : effacer la frontière que la rocade dessine entre la capitale et sa première couronne depuis près de 50 ans. Une façon de construire la métropole par de nouvelles coutures urbaines.

 

Presque aucune porte d’entrée dans la capitale ne fait exception. Depuis près de 20 ans, la mairie de Paris s’est lancée dans de vastes projets de transformations des portes en places, en lien avec les villes limitrophes. Le but affiché : réaménager ces espaces délaissés, souvent sinistres et peu hospitaliers, pour en faire des lieux de vie que les habitants se réapproprient. Mais les projets ne sont pas simples, tant le périphérique, qu’il soit surélevé ou en tranchée, agit comme une frontière – physique et psychologique – entre la capitale et sa banlieue. « Paris s’est toujours construit avec des barrières, explique Adel Ziane, adjoint au maire PS de Saint-Ouen (93) et vice-président en charge de l’aménagement et de l’urbanisme à Plaine Commune. Le périphérique en est une, qui n’a plus lieu d’être avec le Grand Paris. »

 

C’est dans les années 1930 que naît l’idée de créer une route circulaire autour de Paris, pour décongestionner les grands boulevards, notamment ceux des Maréchaux, encombrés par les voitures de plus en plus nombreuses dans la capitale. Déjà la notion de frontière est abordée, et même complètement assumée. Dans un texte signé en 1937, l’inspecteur général, chef des services techniques et de l’urbanisme de la Ville de Paris, explique qu’il est souhaitable d’éviter que « Paris coule dans une banlieue qui l’enliserait pour un siècle ». Il poursuit : « La capitale doit être définie de manière élégante et précise afin que les étrangers abordant l’Île-de-France puissent dire “Voici Paris” sans le confondre avec Levallois, Aubervilliers, Pantin, Vitry ou Malakoff. Ce sera le rôle dévolu au boulevard périphérique […]. » Tout est dit.

 

Les premiers travaux interviennent en 1956, dans le sud de Paris. La rocade se construit par tronçon jusqu’en 1973, année de son inauguration. Aujourd’hui, elle accueille 1,2 million de véhicules par jour, l’équivalent du nombre de passagers quotidiens du RER A. Si cet axe routier n’est pas (encore) remis en cause dans sa globalité par les autorités, les portes d’entrée dans la capitale sont en revanche dans le viseur. « Depuis que le périphérique existe, il y a l’idée de le traverser », raconte Dominique Alba, directrice générale de l’Atelier parisien d’Urbanisme (Apur).

 

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