L’ancien directeur du théâtre Gérard-Philippe à Saint-Denis (2008-2014), puis du théâtre du Nord à Lille (2014-2020), a pris en janvier les rênes du mythique théâtre des Amandiers, à Nanterre. Sa nomination en pleine pandémie coïncide également avec le début de deux ans de travaux prévus de longue date dans l’établissement francilien. Il détaille pour nous ses projets de « théâtre en partage » et revient sur les relations longtemps tendues entre la mairie et l’institution culturelle.
Comment décririez-vous le contexte culturel du Grand Paris ?
CHRISTAUPHE RAUCK : Quand j’étais à Saint-Denis [93], la question du Grand Paris était en train de se mettre en place autour de la candidature de Paris aux Jeux olympiques, soutenue par Bertrand Delanoë. On était passés à deux doigts de l’emporter, mais j’ai eu le sentiment que la dynamique était ensuite retombée. À partir de là, je n’ai plus envisagé la métropole en fonction de la dichotomie banlieue-Paris. Cet épisode m’a permis d’élargir complètement mon horizon. Il y a une différence entre le théâtre Gérard-Philippe [le TGP de Saint-Denis, ndlr], surtout à mon époque où la barrière Paris-banlieue était très nette, et les Amandiers de Nanterre [92], un théâtre qui a toujours été tourné vers Paris. Maintenant, il faut faire en sorte qu’il regarde non seulement Paris, mais aussi au-delà, sans délaisser sa ville.
Comment les Amandiers s’inscrivent-il dans ce contexte d’horizon élargi ?
Avant, pour un jeune artiste prometteur, il était plus valorisant de se produire à Paris. Aujourd’hui, le Grand Paris est une opportunité pour que cela change.
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