Elle prend sa source à Guyancourt (78) et se jette dans la Seine par un collecteur d’eaux usées. Recouverte aux XIX et XXe siècle pour des raisons sanitaires, puis détournée, la Bièvre doit être remise à l’air libre dans les prochaines années grâce à des collectivités désireuses d’adapter la ville au changement climatique. Un projet métropolitain, tant dans la réalisation que dans le financement.
Elle ne parcourt plus les rues de la capitale depuis longtemps, mais coule encore dans les mémoires parisiennes. Minces souvenirs, presque taris, les eaux de la Bièvre évoquent tout un imaginaire, celui d’un artisanat perdu, de petits métiers ouvriers de Paris consommateurs en eau. Tanneurs, blanchisseurs et autres teinturiers s’installèrent en ses abords en place de l’actuel 13e arrondissement. Au fil des siècles, à cause d’une exploitation dérégulée, les problèmes sanitaires, l’odeur pestilentielle et la pollution eurent raison de ce cours d’eau, que la baron Haussmann décida de faire disparaître sous le sol, en même temps qu’il créait le réseau d’égouts de la ville. « La Bièvre pénètre dans Paris entre les portes d’Italie et de Gentilly, traverse par plusieurs bras, qui ne sont que des ruisseaux infects, les faubourgs Saint-Marcel et Saint-Victor, et finit sous forme d’égout recouvert sur le quai de l’Hôpital », notait ainsi Pierre Larousse dans son Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.
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