Paysagiste et cofondateur de l’agence BASE, Franck Poirier s’est fait une spécialité des aires de jeux permissives. Il plaide pour le lâcher-prise, l’expérimentation, l’autonomie, l’imaginaire.
Comment jugez-vous les aires de jeux actuelles ?
Franck Poirier : Dans chaque square et jardin, on retrouve encore trop les mêmes aires de jeux uniformisées, formatées, stéréotypées. Ces dernières sont équipées des mêmes produits de catalogue inintéressants, coupables à mes yeux de bloquer les imaginaires infantiles. Un canard rouge ressemblant à un canard, quel type de créativité cela peut-il bien encourager ? Les aires sur-mesure restent hélas encore l’exception pour des questions de coût, de gestion et de sécurité. Et pourtant, quel retour sur investissement pour les enfants ! Pour concevoir l’aire de jeux du parc de Belleville [conçue en 2010, fermée il y a deux ans à cause d’un terrain instable, ndlr], nous sommes partis de nos souvenirs d’enfance. Et de nos genoux ensanglantés, conséquences de nos jeux qui nous poussaient à bouger, à prendre des risques, à dépasser nos limites.
Qu’est-ce qui a changé ?
La suite de cet article est réservé aux abonnés.
Pour en profiter, abonnez-vous dés maintenant ou connectez-vous.